Le chauffage collectif n'est pas encore allumé
Le chauffage collectif n'est pas encore allumé dans l'immeuble. Alors, en attendant, il y a le petit chauffage a brancher, que je pose sur le canapé rouge. L'ordinateur, le plaid sur les épaules, le thé vert à la menthe. Ça amuse Chou, qui me traite de vieille. Et moi, je ne peux que rire tout fort, quand je le vois endormi sous la couverture, alors qu'on aperçoit encore le soleil quelque part entre les toits de Paris. Même si je sais que c'est parce qu'il travaille trop, du matin embrumé jusqu'au soir. Et la soirée aussi, les yeux fixés sur son écran.
Mais comme je n'ose pas, encore, je prépare à manger. Je fais des recettes que j'invente entre deux cours. Je mets des musiques de toutes les couleurs. Et on chante les chansons d'enfants qui ont la vingtaine.Et même s'il s'endort très tôt, y'a quelques jolis passages de nous deux, entre ses murs tout blancs. On fait des blind test et j'arrive à instaurer l'apéro rempli de rhum, un peu. On ne rivalise pas avec le voisin qui laisse la télévision parler le matin, le soir, et le réveil sonner pendant dix minutes. Mais on essaye, en riant très fort. On joue les adolescents, on commande des sushis, des pizzas. On parle de choses pas si secrètes, et on tombe d'accord sur des choses non avouables.
La lumière est rose. Verte. Rouge. Cela dépend qui se saisit de la petite télécommande blanche. Sur le plafond, l'ombres des feuilles de la plante fait plein de doigts partout. On dirait une grosse araignée, dans le coin. Avec le soir, ça rime plutôt avec espoir. Je trouve qu'au fils du temps, les murs blancs se bariolent, ici. Au fil du temps, ça devient de plus en plus joli.
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)
/https%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F53%2F01%2F261241%2F67331787_o.jpg)