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Nan
27 juillet 2011

Il n'y a plus de limites dans les heures de la

Il n'y a plus de limites dans les heures de la nuit. Je me couche une heure avant que le soleil se lève, et je me lève bien trop tard. Le reste des heures du jour, j’essaie de voir les visages, tous ceux qui m'ont manqué cette année. Et je n'aurais pas pensé que c'était aussi simple, ces bonheurs là. Rire avec Agathe, allongées sur la couette à fleurs noires, à faire des commentaires sur les films que l'on regarde, quatre en une soirée. Moi qui admire ses longs cheveux roux, elle les têtes de morts qui courent sur mes collants.

Dans le téléphone, Lord râle de savoir que je me couche si tard. Mais il ne sait pas. Il ne connait pas ce que c'est que de chercher des mots, à travers toute les nuits trop courtes. De couvrir de mon écriture brouillonne ce cahier commencé il y a des années.  Et la main dans mes cheveux à nouveau courts, qui passe encore et encore.

Et il me manque. Quand je chante devant les chats, et que les appelle par tous les noms idiots qu'on leur donne. Ceux qui n'ont aucun sens.

Il me manque la nuit dernière, quand je tombe sur les premières photos des victimes de Norvège, qui étaient à peine plus âgées que mes élèves. Et que je pleure, sans pouvoir m'arrêter. Que je ne peux même pas dormir, que je reste là, avec ces larmes qui ne cessent de couler. C'était prévisible, c'était surement nécessaire. Alors je lui écris un mail, pour lui en parler. De ces larmes, et de cette douleur. De ces visages trop jeunes et de moi beaucoup trop sensible. Et ma tête sur l'oreiller, le poing fermé sur les mouchoirs déchirés, je cherche sa présence de l'autre côté.Au matin, j'ai les traits tirés, bien trop mal à la tête, et un début de nausée. Dans l'appartement, l'Ave Maria résonne partout. Ça, et le silence.

Tu reviens dans cinq jours, et c'est bien trop long.

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