Et trois petits jours dans le creux de la
Et trois petits jours dans le creux de la capital. Pour
aller voir Choub' qui s'ennuie. Et essayer de reposer des orteils sur les pavés
froids de Paris, histoire de voir ce que ça pourrait faire.
Dans le petit studio, à quelques pas de la tour Eiffel, je peux avouer que cela
m'a plu. Beaucoup. Avec lui, ses yeux bleus et ses épis partout. Et nos bêtises
qui volaient n'importe comment. Des sushis, des makis, avec une seule paire de
baguettes. Avec la promesse de ressortir voir les lumières de la ville. Mais
c'était finalement mieux moi allongé sur le canapé rouge, lui sur le tapis
blanc tout doux, et la télé allumée. A faire des bruitages des reportages en s'étouffer
de rire. Et finalement lui qui tombe de fatigue, d'un coup. A force de faire de
trop longues journées de travaille. J'ai réussi à le convaincre de se coucher
sur son lit, non non non on ne se rendort pas par terre! Le matelas
prévu pour moi était parfait, mais il y manquait Lord. Alors, des petits mots
pianotés, pour souhaiter bonne nuit, et dire je t'aime. Sous la couverture, je
portais un vieux tee shirt à lui, celui trop grand, qui me fait beaucoup trop
sourire, à cause du "HARLEM", brodé en rouge dessus. C'était toujours
ça.
Le lendemain matin, c'était programme abrutissant sous la couette, de retour
sur le canapé. Après un petit déjeuner d'empereur, du chocolat, des gaufres,
des madeleines, du café au lait. Et son pyjama, qui m'a littéralement fait
hurler de rire. Et toujours des régressions, avec l'ordinateur sur les genoux,
à devoir lui expliquer les personnages des pokemons. Aucune culture. Et avec
les manettes blanches, on a joué à qui était le plus intelligent. Au bowling et
au tennis aussi. Bien sur, il a gagné, alors il faisait son petit fier. Mais
quand j'ai mis mes bottines, avant de partir, et que j'ai mangé les trois
centimètres qui le sépare de moi, c'est moi qui jouait à la plus forte. Je l'ai
amené dans le quartier chinois, où il n'était jamais encore allé. Il imitait
des accents et on s'amusait à chercher des petits cochons sur toutes les
étagères. Trois petits pas après, on achetait du beurre de cacahuètes et de
l'eau minérale que j'adore, celle en petites canettes en plastique adorables.
Encore d'autres courses, avec plein de gens partout, et mon ignorance à rester
à droite dans les escalators. Et d'hurler "viiiiite je suuiiis
presssééé" à un monsieur désagréable. Et continuer les gamineries dans
les rayons, en achetant un grille pain "quand tu as trop bu, je suis sure
que tu le prends pour une radio" et des trucs inutiles comme des verres
tout rouges. Avec nos poches de partout, et nos listes de courses, je m'amusais
à dire qu'on faisait très petit couple qui emménage " il ne manque que
le tickel".
Le soir, on a presque rien oublié. A cause de son four qui marche trop bien, le
crumble était un peu, voir largement brûlé. Et à cause de la vodka, qu'on a
oublié de ne pas boire. Et le vin rouge, qu'on était allé acheter exprès dans
le magasin en bas "tu veux quoi?" " DU BORDEAUX!". On
a regardé le match par intermittence, trop occupé à rire. Et nos yeux un peu
flous. A cause du champ de Mars trop proche, on a eu droit à des cris bien trop
fort, dans la rue. Du coup, on est vite sorti dehors, pour rajouter nos bêtises
à la cacophonie générale. Et pouvoir crier des choses sans rapport " Allez
bordeaux!", à des supporters trop satisfaits. On a fini notre soirée sur
le lit, sa tête sur ma jambe. "Tu devrais être remboursée par la
sécu". Et moi de glousser bêtement. Tout ça entre deux conversations sur
la vie, Lord, les autres, les rumeurs, les garçons, le reste. Bravant les murs
qui tanguaient, je lui ai murmuré de ne pas s'endormir le temps que j'aille
boire de l'eau. A peine mes pieds étaient ils sur le sol froid qu'il dormait déjà.
Lâcheur va. J'ai placé un cochon vert, celui que j'avais acheté pour lui
en cachette, sur la grande armoire noire, entre le bambou et la bougie rouge.
Cette même bougie que j'avais essayé d'éteindre un long moment avec la
télécommande des lumières, sans savoir pourquoi cela ne fonctionnait pas.
Sur le quai, il y avait toujours des mots n'importe comment, emmêlés joliment
dans tout les sens. Pas de tristesse, puisqu'il revient ce week end. Juste
plein de jolis moments que je garde en photos, dans mon grand cahier de mon
automne. Pour rappeler qu'il peut avoir du bien, aussi, entre les pseudo drames
entourés de feuilles mortes. Je garde les messages, les rires et le reste. Mon
week end a réussit à effacer le reste.