En résumant mon automne à 'Cha, je me suis rendu
En résumant mon automne à 'Cha, je me suis rendu compte a
quel point il y avait plein de petits moments douloureux partout. Plein de
petites bogues de châtaigne dans mes jours. Je m'étonne, avec mon sourire et
mes rires. Peut être que c'est parce que j'ai compris que, oh tiens, les gens
restent auprès de moi. Alors forcement, le reste passe peut être un peu mieux.
Parce que j'aurai toujours les jolis yeux bleu, vert ou marron pas loin de là,
train ou pas.
Alors tant pis hein, si je reçois un mail de Damien, qui dit qu'on ne se verra
plus jamais, que "Je tire simplement un trait sur certaines choses et
sur certaines personnes", et surtout que "Ne le prend pas pour
toi bien que je puisse comprendre que ce soit difficile, tu n'as rien à te
reprocher". Bien sur qu'il y a eu quelques larmes, là sur mes joues,
mais je les ai rapidement effacé. J'avais déjà commencé le deuil il y a quelque
temps. Et puis la colère a réussit à passer devant, rapidement. Ca m'a
tellement brûlé les doigts que j'ai répondu, à lui et à cet autre qui lui
grignote sa vie entière petit à petit. Et à l'autre, j'ai lancé tous les mots
qui me chauffaient les veines, sous la peau. Tellement acide que je ne les ai
pas reconnu, toutes ses lettres. Et Lord, qui me demandait à la fin " ça
t'as fait du bien". Et, quelque peu sidérée, j'ai même répondu que oui.
Et on en a même rajouté, avec Demi Roi hier. Puisqu'il vient manger tout les
vendredi midi avec moi, maintenant. Alors je lui ai tout montré, tout expliqué,
et comme lui aussi a un lien dans l'histoire, on a fait des gamineries. A en
pleurer de rire dans ma salle informatique. Et accessoirement bien fait pour
lui. Ré-A et les filles en ont ris, quand on leur a raconté. Entre deux
bêtises, c'était nos vies-de-la-semaine, qu'on se racontait. Comme quand on se
cachait dans le lit superposé, avec des couettes tout autour pour se faire des
cabanes. Et qu'on chuchotait toutes nos histoires, surtout celles que les
autres ne devaient pas entendre. Depuis ça n'a pas trop changé, on trouve
toujours un endroit secret pour se raconter tout ce qui vit sur le coeur, ou à
côté. Du coup on a utilisé une rue déserte pour que je lui explique une autre
histoire, qui escaladait un peu trop mon esprit du moment, et qui ne veut pas
cicatriser depuis quelques mois. Il a essayé de passer quelques mots sur ma
rancoeur, mais n'a pas bien réussi. Il a même fini par adhérer à ma colère.
Comme quoi. C'est bête comme chou, les histoires d'amitié. On n’est pas prévenu
que ça pique autant.
C'est ça, qui est différent, de la moi d'avant, celle aux cheveux longs blonds,
qui pleurait sans s'arrêter sur des histoires un peu trop brouillonnées. Je
sais faire le deuil, prendre des grands ciseaux argentés, et couper sans trop
trembler un fil qui s'épuise, et qui me mine. Même si c'est moi qui suis
stupide. Flûte, je grandis encore.