Je fixe, je fixe, je fixe. Le petit écran et plus
Je fixe, je fixe, je fixe. Le petit écran et plus grand. Et
rien. Pour le détester y'a encore un peu, mais plus grand chose. Parce qu'après
mes mots, le silence, ça veut juste dire tu peux mourir je m'en fous. J'attendais
quelque chose, une phrase, une présence n'importe quoi. Et rien. J'en reste
muette, de cette négation. Ca fait tellement vrai que ça fait mal. Et je le
maudis de me faire ça. Je n'existe plus pour lui alors je ne dois pas souffrir
qu'il n'existe plus pour moi. Mais mon coeur en éponge et moi, on n’arrive pas
à fonctionner comme ça. Alors je reste assise à m'emmêler les doigts, et
j'attends encore un peu. Dans deux jours si... et rien. Combien
d'illusion percé comme des bulles de savon, pour que j'arrête. L'infini ou une
dernière? J'ai plus d'autres moyens de communication pour mendier une
explication. Une visite peut être. Ou tout simplement vas au diable.
Parce que j'ai beaucoup mieux, qui s'amusent à aller et venir dans mes
jours et dans ma vie. J'ai Anton et Demi Roi, qui viennent manger un midi avec
moi. Et m'envoient des messages en m'attendant devant mon IUT, "on va
faire des ave Maria à l'église". Ce qui manque de me faire étouffer en
cours de droits, avec l'envie de répondre " arrêtez vous allez brûler!".
Tout ça pour des bêtises ensuite, dans bar - restaurant tout rouge. A en
pleurer de rire, " t'as pas pu sortir avec un garçon qui s'appelait
Jimmy! Honte sur toi!". J'ai même fait la petite visite à l'un des
deux, de mon troisième étage, avec des réflexions à la clef "ça fait hôpital".
Point pour toi ce n’est pas faux. En partant il m'a rappelé notre paris, bête
et stupide, mais qui me vaut un grand restaurant du sud ouest. Quand on
trouvera une pointe de temps, et sans l'affreux blond qui couche en ce moment
dans son lit. Parce que non hein ton dernier je ne l'aime pas. Et c'est plutôt
définitif vu la mauvaise impression du premier soir, à ma soirée d'intégration.
Et puis faire des propos déplacé sur Demi Roi devant moi, c'est trop stupide.
Blond débile.
Et en aussi bien, mais différent, c'est Lord qui m'est revenu. A qui j'ai sauté
dans les bras dès mon retour d'IUT. Parce que quelques jours avaient suffis à
oublier à quel point c'était parfait, dans ses bras. Même si dans le début de
la nuit, dans la chambre toute tamisée d'orangée, il a quand même aperçue
quelques larmes qui s'échappaient. Et qu'il a enlevé en me serrant très très
fort, pour soulager l'inquiétude de la petite fille apeurée. Ce qui a bien
marché, au fond, puisque dix minutes après, il me traduisait les paroles de
chansons de U2 qui défilaient, ma tête contre son torse, et mes doigts glissant
contre son bras. J'avais même le droit à la pluie qui glissait contre ma
fenêtre vers le ciel. Je crois que mon bonheur, c'est plein de petits moments
comme ça. Le reste on le gomme ou on le range loin, dans des grands cartons
noirs qu'on oublie. Et quand ce soir ,je m'endormirai encore avec sa main qui
tient mon bras, et respiration contre mon cou, je pourrai me rajouter encore
une croix sur mon carnet vert, qui annonce tout fort contre ses lignes, que la
vie, elle est pas si pourrie que ça.