Je ne sais pas par où commencer. J'ai
Je ne sais pas par où commencer. J'ai l'impression que mes
périodes de jours pleins s'enchaînent sans me laisser le temps de souffler un
tout petit peu. A peine le temps de verses des larmes dans ma gare à voir Cha' que j'avais Lord dans mes bras. Tout le temps. Ca fait beaucoup de
minutes mes lèvres contre les siennes, ma main contre ses doigts et mon visage
dans son cou. Un peu trop envahissante. Il s'y fait, et redemande presque. Sauf
la nuit, où il continue de parler sa langue maternelle, qui roule dans
l'obscurité orangée de la chambre alors que je lui caresse les cheveux. Qui
sont tout brun, maintenant. Avec ses yeux verts, c'est juste. Parfait.
Et mon reste du temps se fait grignoter par mon premier travail. Celui au
stade, avec celui qui ne s'appelle pas Landro comme c'était marqué. En vrai,
c'est beaucoup, beaucoup plus compliqué. Et on simplifie en Lanto. C'est tout
aussi joli. Et puis ces temps ci, les match de coupe du monde, c'est autre
chose. Ca rend bien plus souriant. Surtout quand en arrivant, mon malgache qui
me dit que j'ai des rayons de soleil sur la tête. En rapport à mes
cheveux de nouveaux tout courts, et tout blonds. Et avec mes bracelets verts
contre mes poignets, c'était moi qu'on prenait pour une irlandaise. Non non
non pas du tout. Et le reste, c'était. Un millier de mots ou pas un seul
pour décrire tout ça. Les bêtises des irlandais, tellement nombreux partout
dans la vieille grande ville. Qui chantaient, parlaient fort. Et voulaient
absolument que je les fouille, entre deux bêtises. I can't, I can't, just
ladies. Et des éclats de rire très fort. Quand ils plaidaient I have a
gun, I am a terrorist! ou qu'un autre s'agenouillait devant moi. Et celui
qui s'est approché de moi en me disant I love you, jeu t'aimeu, avec en
prime une bise sur la joue, qui m'a laissé hilare. Et celle qui avait quelque
chose d'interdit dans sa poche beer beer!, a qui j'ai expliqué que
c'était interdit, et voyant son visage, j'ai passé mon index contre mes lèvres,
it's forbiden but... J'ai eu droit à un câlin d'un coup, sans que je ne
le vois venir. Et toujours ces paillettes d'amusement qui se baladaient partout
à l'intérieur, et qui me faisaient rire à contre temps, un peu n'importe
comment, un peu trop.
Et ce n'est pas parti puisque après. On nous a autorisé à voir le match, pour
de vrai, troisième rang. Entourés de vert. J'ai du pincé Lanto plusieurs fois,
et il a fait de même. On est devant des internationaux, t'y crois toi? Et
on a hurlé comme les autres, dans deux langues. Y'a même eu des insultes
malgache, qui m'ont fait m'arrêter un instant, et incliner la tête, il me
faut la traduction là. Et il n'a pas voulu, parce que ça ne valait pas le
coup, il parait que ce n'était pas très poli. Tout comme ce qu'on a crié, tout
le temps. Les choses qui faisaient se retourner les autres devant, avec un
sourire Mais t'as des moufle ou quoi petit?! Entre temps je demandais
les noms des joueurs à ma voisine de derrière, He is cute! On a fini
aphone, les yeux pétillants, à courir vite vite, avant que les vagues de
milliers de gens ne nous barrent le passage. J'ai loupé mon tram trop plein,
alors j'ai marché avec des centaines d'autres. Lord au téléphone contre mon
oreille, ou alors ma musique de punk irlandais, celle que je passe en boucle
depuis quelques semaines. J'ai aidé des perdu, qui m'ont remercié avec des bless
you. J'ai acheté ce que je pouvais pour ramener à manger pour deux, et j'ai
pris mon bus de nuit, celui que je prends normalement avec Ben. Toute seule,
c'était autre chose. Mes notes contre mes oreilles, la Lune un quart de pleine.
Et tout les souvenirs. En m'endormant ce soir là, j'ai même pas bien réussi à
gommer mon sourire.
que j'avais