Je ressemble à une petite chose remplie de
Je ressemble à une petite chose remplie de guimauve, en ce moment. A croire
que le rab de soleil m'a un peu trop réchauffée, sous la peau. Et sur aussi,
rapport à ma peau légèrement grenadine dans le dos, mais qui ne m'a pas empêché
de crier "alors vous voyez bien que je bronze sale british
pourri". Et de rire en essayant de noyer Baby, même si avec son 1m83,
ce n'est pas si simple. Lord, avec une permission de 3 jours, n'a pas voulu se
baigner. Du coup on est resté à regarder des séries américaines sur mon futon,
avec des - nouveaux, encore- verres de jus de fruits rouges. A faire les
commentaires et les voix. "il a dit qu'il n'était pas d'accord"
"Qu'il n'étais pas d'accord" "j'ai honte pour toi". Et
puis. Pleurer après que. Un sourire sur la larme qui s'échappe sur ma joue. Et
un baiser sur le nez.
Des tu me manques en pagaille. Des deux côtés. La personne avec qui parler-rire-dire des bêtises sans arrêt, n'importe quand. Les conversations très tard. Même quand il joue à me raconter ses immondes films d'horreur, et que je finis, à court d'arguments, par le frapper sur la tête pour qu'il arrête. Même si pour faire la forte, pendant les trois jours, j'en ai regardé un, presque toute seule, avec un fantôme qui hantait les repertoires téléphoniques. Même que j'étais morte de peur,mais que je l'ai regardé quand même, parce que. Et puis hurler des mots affreux, après un sursaut, ça fait toujours rire aux éclats.
Et puis quand il m’apprend des bouts de culture, parfois, souvent,
toujours, parce qu'il est bien plus intelligent que moi. Et les discutions sur
le théâtre, l'art, les danses, les pays, la langue, les personnes principaux et
secondaires de ce manga - de fille, de fille, de fille - qu'il aime tant. Y'a
mon silence tout autour, et c'est terriblement vide. Mat Mat est parti
rejoindre son Japon pour plusieurs semaines, et Cha est occupé par ses examens,
avec peut être à la clef, une place dans une école près de moi.
Du coup je continue de parler à Pomme, à qui j'ai pardonné la griffure sur ma
jambe. Je rêve de chose qui me donne le sourire en me réveillant. Je m'empiffre
de tic tac, fruit de la passion. Ceux de Lord sont au pamplemousse rose, et
c'est pouah. Je retourne à la salle de sport, faire des exercices et papoter
avec le jeune homme dont j'ignore le nom. Je meuble. J'ai un chapitre à lire,
d'une histoire vieille de six ans. Et je n'ose pas. Parce que ça serait la fin
d'une période. Et c'est trop étrange. Je clique, j'ouvre la page des
derniers mots, et je referme, comme si ça brûlait. Ca serait pareil avec le
tome 7, en bien pire. Y'a tellement avec ses pages, pfiou, j'ai peur qu'une
fois le dernier point lut, tout s'effondre. Alors que je sais bien que non, que
nous, on est ancré tout bien dans le réel maintenant, que les gens, je les sers
dans mes bras, je les embrasse et je les garde. Mais quand même, notre point de
rencontre va se finir, et j'ai toujours une appréhension pour les fins de
périodes. Et puis, il faudra écrire cette lettre, qu'on a promis d'écrire, pour
dire merci madame, si vous saviez, pour votre histoire et vos personnages, les
lieux d'échanges irréels que ça a inventé par la suite, les rencontres réelles,
les amitiés, celles qui durent en plus. Merci Mrs J.K, pour ça et tout le
reste, parce que 7 ans, ça se résume difficilement, mais juste merci, pour
cette aide à grandir, et toutes les surprises en plus. Oui, on l'écrira plus
tard, mais je sais que pour moi, le dernier livre va rester un moment enfermé,
mes doigts couvrant mes yeux. J'ai toujours eu peur des fins.