J'ai un programme organisé qui commencera demain.

J'ai un programme organisé qui commencera demain. Deux semaines pour faire convenablement mon dossier, qui sera peut être même fini en avance. Une première. J'ai l'impression que nos deux désorganisations, à Lord et moi, forment une jolie antithèse. Pourquoi pas.

Je ne saurais dire les moments que je préfère, avec lui, mais j'aime particulièrement quand, une fois couché, on discute encore, ma tête sur son torse. Avec ma fenêtre-contre-le-ciel, qui amenait de la lumière de presque pleine lune. Et les mots qu'on continue à dire, la nuit. Et le matin, le jour entier. Même s'il y a des différences entre nous, la passion qui file un peu vite dans mes souffles, sa modération. Sa colère violente ou mon monde hors du temps, les yeux dans le vague. Mais on s'adapte, on improvise, et on se débrouille tellement bien que je n'en reviens pas. On se convertit à des petites choses, même si je ne pourrais jamais regarder ses foutus films d'horreur avec lui, puisque j'ai du partir me mettre de l'eau sur le visage, une fois, à cause des étoiles que j'avais contre la rétine à cause des images. Il se moque, mais il s'y fait. Je le fais changer de couleur de cheveux, et lui m'apprends à dire ma colère. Les mots se débloquent, et sorte même un peu trop.

Il y a une juste une évidence qui dit que je suis bien, avec lui. Quand il marmonne de l'anglais quand il dort, ou qu'il me murmure qu'il m'aime. Les griffures sanguines en haut de son dos m'apportent des sourires innocents, et je me surprends à aimer ses manières brutales. Autant que ses étreintes partout, tout le temps, comme si je n'avais de cesse de vouloir être dans ses bras. Il m'appelle koala, à juste titre. Et c'est contagieux, petit à petit. Même si mes mèches blondes l'agacent à se mettre dans son visage. De toute façon il voudrait que je les coupe très courtes. Mais je lui tire la langue, et me déclare libre capillairement.  Je les veux long long long, qu'ils me redessinent quelques boucles dans le dos, que je puisse les attacher en chignon, en fouillis, y poser des barrettes et des couleurs. Il n'aime pas trop. Et ce qui me ravie d'étonnement, même maintenant, c'est que ce n'est pas grave. Il m'aime comme je suis, même avec ce qui lui plait moins. Et il ne me demande pas de changer. Enfin.