Les quelques jours à ne rien faire sont parfaits.
Les quelques jours à ne rien faire sont parfaits. Je me réveille
tôt le matin, au son du téléphone qui hurle à Lord de se lever. Et je le
réveille à mon tour, plusieurs fois, sinon il ne se lève pas. Parce que cette
semaine, on inverse, et c'est lui qui part donner des cours alors que moi je
reste dans le grand lit, à prendre toute la place qu'il me grignote chaque
nuit. Même si les ouvriers arrivent toujours trop tôt, et que les bruits de
perceuses, de marteau, de radio sans arrêt, ça fait un peu envoler mes anges du
sommeil. Mais bon.
J'ai finis de coudre, et j'ai finis le tome 7. La deuxième partie de la phrase
a été plus importante que la première. Parce que refermer un livre qui a dix
ans, ça met un peu de fouillis à l'intérieure. Ca a beaucoup amusé Lord
de me voir le nez dans mon bouquin, toute une soirée, et toute une journée.
Avec les mains dans mes cheveux lors des angoisses possible, ou la tête dans
les coussins. Et entre chaque grand moment, le tenir au courant des nouvelles,
de ce qu'il est en train de se passer. De ce que j'attendais et ce que je
regrettais tout autant depuis très longtemps. Il la connaît, l'histoire
parallèle aux pages, les personnes rencontrées, les sites, les mots. Mais il
fait toujours très bien semblant de ne pas savoir, quand j'aime lui raconter
mes passages à moi. Même si c'est plusieurs fois. Il est très patient. Et se
prête même au jeu plusieurs fois. Les fanfictions, les personnages, et tout le
reste. Même les fanart, où il m'explique les époques des robes qui me filent
des étincelles dans le regard. Et lui et ses yeux verts qui me fixent, quand je
lui explique encore et encore tout ce qu'il ignore, ou non, et tout ce qui me
passe par le coeur.
Si on passe encore du temps, dans longtemps mais pas tant que, ça fera un an.
C'est ce que je lui disais l'autre fois, ma tête dans son cou. Qu'avant, on ne
se connaissait pas. Et que maintenant, c'était juste lui et moi tout le temps,
avec en rouge marqué sur les pages "évidemment!". On ne sait
pas comment demain, ni comment ce soir, mais on sait juste qu'il y a lui, il a
moi, et ça c'est certain. Et même dans tous ces jours qui feront qu'on aura
passé un an, il n'y aura pas assez pour dire tous les silences, et toutes les
mesures qui ont écrit la partition. Juste. Je t'aime.