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Nan
28 octobre 2010

La première semaine est enfin finie. Les

La première semaine est enfin finie. Les présentations, les prénoms, les notes de maths, de français, d'histoire géo, d'anglais. L'historique de l'enfant, son degrés de surdité, la situation familiale. Trois énormes cahier de leçons et d'exercices de français. Une grosse crise d'angoisse, avec le cœur qui fait mal et le souffle un peu court, à cause de l'emploi du temps où ils ont oublié que je n'avais pas le permis, et les collèges un peu loin. Mais une journée entière avec ma mère à chercher les trajets des bus, et le souffle se libère un peu. Je prendrai des livres pendant les trajets un peu longs, je regarderai la campagne rougir semaines après semaines à travers les vitres. Entre temps, je passerai le permis, mais après avoir réussi à répondre à la question de la sophrologue "pourquoi pensez vous que vous allez être dangereuse pour les autres?".

Mais je pense que, une fois que j'aurai moins peur, je vais me plaire ici. Avec mes élèves. Les yeux verts de la jolie M, le sourire du petit O qui m'a fait tellement rire "j'ai eu interrogation surprise d'histoire géo. J'avais rien révisé, mais alors rien du tout!". J'en vois un à la fois, je me déplace dans leurs collèges, pour approfondir leur programme, pour les aider à réussir encore mieux. Comme ils ont tous une surdité moyenne (ce qui est énorme, en vrai), ils peuvent entendre (mais pas tout) et parler sans trop de problèmes de prononciation. Ca me change des surdités profondes, avec ma douce I, pour qui je vais aller faire l'interprète dans son BTS où je ne vais pas comprendre une seule formule. Il parait qu'il ne faut pas être dans l'affectif avec eux, il parait qu'ils ne doivent pas m'appeler par mon prénom. Mais je trouve que Madame, c'est beaucoup trop sérieux. Et je sais très bien que mon coeur qui bat trop, qui s'attache vite, j'aurai bien du mal à le contrôler. Je verrai bien, mais je pense que non, Madame, ça n'est pas encore pour moi.

Et comme le directeur n'aime que le classique, je suis allé chez mon pierceur une nouvelle fois. Le tragus, sur l'oreille droite. Et j'ai fais rajouté un anneau plus grand sur la gauche. Je suis allé chez la coiffeuse, et je lui ai demandé "tu crois que tu peux me raser l'arrière?". Ça ne se voit pas, couvert par mes cheveux mi long. Mais j'aime passer mes doigts sur l'arrière de ma tête, là où les cheveux sont tous courts et doux. Les aiguilles me détendent, et mes sourires à mon miroir encore plus.

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