(De retour)

3 mai 2010

(De retour)

Il s'en ai passé des choses, depuis mes derniers mots ici. Mardi 18 mai, j'ai eu 23 ans. Deux jours après, on partait chez le pierceur avec Dandy, pour s'offrir nos cadeaux d'anniversaire respectifs. Après réflexion, un piercing à l'arcade pour chacun, verticale pour lui, horizontale pour moi. Dans le rétro, on regardait nos bouts de fer, et on se disait mutuellement "de toute façon, je dirais à mes parents que c'est de ta faute". Et on riait parce qu'on s'en savait très bien qu'on s'en foutait, de l'avis de nos familles et de ceux des autres. Lord a un peu râlé en me voyant, parce qu'il préfère être prévenu avant quand son amoureuse s'amuse avec sa peau. Mais c'était un coup de tête, et c'était mon cadeau d'amitié. Et puis j'avais trop de sourire sur mon visage quand je lui disais qu'a chaque fois que je regardais au dessus de mon oeil gauche, j'imaginais l'un de mes meilleurs amis faire la même chose sur son oeil droit. Il a soupiré, et il m'a dit que ça m'allait bien. J'ai souri encore plus grand.

Ces dernières semaines, il y a eu beaucoup de disputes, il y a eu beaucoup trop de larmes. La tête dans les mains, a essayer de faire taire toutes les vagues qui s'entrechoquaient à l'intérieur. J'ai pris des décisions, des grandes. Et tant pis si on ne peut pas être une famille unie. Je n'ai jamais été si libérée que les semaines sans voir mes soeurs. Tant pis pour les liens du sang, qui devraient être les plus importants. S'ils ne nous rendent pas heureux, à quoi bon. S'ils nous brisent et nous font mal, je n'en veux plus, de ces liens barbelés. Je ne veux plus de larmes après les grands repas. Je ne veux plus me justifier de qui j'aime ou pas. Je ne peux plus entendre toutes ces bêtises sur ceux-qui-comptent, "oui mais c'est dommage qu'il soit homosexuel", "oui mais elle est étrangère", "oui mais il est handicapé". Du haut de mes vingt-trois ans, je m'insurge encore plus fort contre toutes ses gouttes qui me font déborder. Tant pis la famille. Tant pis leur intolérance, leurs clichés sur tout, tout le temps. Tant pis si on ne s'entend pas avec Numberone et Numbertwo. Tant pis si je ne leur plais pas. Je m'y suis faite.

J'ai Vingt Trois Ans. Je suis blonde, je suis brune, je suis rousse. Je m'en fiche. Mes amis sont homosexuels, étrangers, handicapés, piercés, tatoués ou aucun des deux. Peut importe. Je les aime parce que je les aime. J'ai des bijoux dans la peau, et de l'encre dessous. Et j'aurai bientot un paon contre mes côtes.

Peut importe.

Mes soeurs et moi, on ne s'aime pas trop. Ma soeur ainée ne m'aime pas du tout.

Tant pis.
Maintenant j'ai un bijou qui me fait penser à Dandy. Mardi 18 mai, j'ai reçu des messages d'amour d'un peu partout, à partir de minuit et même pas heure française. C'est ça qui compte. Les liens du sang, c'est pas si important.

arcade