Quand les gens me demandent comment c'était, je

Quand les gens me demandent comment c'était, je ne peux pas m'empêcher de sourire. J'ai un peu du mal à construire des jolies phrases, c'est comme ici. Alors je raconte, en vrac, pas dans l'ordre.

La Thaïlande, c'était les temples qui dégageaient quelque chose, surtout l'immense qu'on a visité devant le lever du soleil. J'ai prié la bas, beaucoup. Les mains jointes, contre le front et contre le sol. Aidez moi à trouver ce que je suis s'il vous plait. Avec Chou', on s'est fait des amis et il y avait souvent nos rires à l'arrière du bus, celui avec les sièges rayés crème-chocolat. Et souvent, les gens nous demandaient "Vous êtes ensemble?" "Vous êtes frère et sœur?" et on riait encore plus. On est mieux que ça, on est amis. On a visité un camp d'éléphants, des villages perdus. Au sommet d'une montage, dans une école, j'ai discuté avec un jeune homme qui ne voyait pas ce qu'était la France, ni où cela pouvait être. Il avait un sourire tellement grand, et encore plus quand il m'a présenté ses enfants. Je l'ai serré dans mes bras en partant, et j'y pense encore, à ce village quelque part en Thaïlande, tellement éloigné que le monde entier n'a pas grande importance.

On a fait le plus de kilomètres possible. En bus, en scooter, moi à l'arrière accrochée aux épaules de Chou' en hurlant à chaque virage. Avec des taxi qui ressemblaient à des mini bus ouvert de partout, ceux avec des motos à l'avant, d'autres encore. En éléphant aussi. En pirogue. Dans un train de nuit qui durait douze heures, une partie de la nuit dans la voiture bar remplie de musique, à danser avec des polonais et un travesti thaïlandais. Et ce dernier qui me demandait à l'oreille "Are you happy in thailande?". Oh yes yes yes.

On a passé la moitié du séjour dans une ville réputée pour son fort taux de prostitution. Pattaya. On l'ignorait en arrivant, et le début à été étrange. Surtout quand il fallait tenir la main de Chou' le soir pour qu'il ne se fasse pas attraper par le bras. Et puis on a commencé à prendre nos habitudes. Les repas à cinq sur la plage pour un euro. Le sable blanc, l'eau turquoise, les verres de mes lunettes de soleil qui me mangeaient la moitié du visage. La journée sur l'île de Koh Lan. Et puis un soir, un verre dans un bar où on rencontre une prostituée cambodgienne qui a pu parler dans sa langue natale avec A, qui venait du même pays. Et se lier d'amitié avec elle, avec Lyn, avec sa robe beaucoup trop courte et son papillon tatoué sur la poitrine, avec son histoire et sa petite fille de six ans qui vit loin d'elle. Du coup on a donné de l'argent, pour qu'elle vienne faire la fête avec nous dans un bar de la grande avenue, celui avec le groupe de musiciens philippins fantastique. On a bu des téquilas paf, le sel sur la main et le citron vert beaucoup trop acide. Je n'ai pas quitté le devant de la scène, pour danser et rires avec les musiciens. Une des meilleurs soirées de ma vie, dans Walking street, l'avenue des maisons closes. Comme quoi. A la fin, on a ramené Lyn avec nous, et c'était tellement drôle d'expliquer la situation à la réception de l'hôtel, en passant par la langue cambodgienne traduite en français (de Lyn à A) puis le français traduit en anglais (de moi au monsieur de la réception) puis le tout en sens inverse. C'était fou, c'était n'importe quoi. C'était le pays du sourire comme ils l'appellent et ce n'étais pas faux. Les leurs, les nôtres. La lune dans l'autre sens, et l'eau dans le lavabo pareil. Il me reste le soleil sur ma peau, les bracelet en argent à mes poignets et celui à grelots contre ma cheville. Et l'envie d'y retourner, encore une fois.

Comments

[Mogusa]

Voyage, voyage, VOYAGE !
Je ne peux que bien t'imaginer dans un univers tel que la Thaïlande (enfin comme je l'imagine en tout cas)...

Moins de périls mais autant d'aventure : et le Japon alors ? ça avance ce projet ? et si ça tombe à l'eau, je ne m'inquiète pas, il y en aura d'autres.

Bisouuuus.