Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Nan
15 octobre 2009

Dans le creux d'une soirée, Partenaire s'est

Dans le creux d'une soirée, Partenaire s'est connecté. Ça lui arrive rarement, alors je lui ai immédiatement fondu dessus. "Décroche quand je t'appelle Patate!" Il s'est excusé de l'absence de son téléphone auprès de lui, et a demandé les webcam. J'ai allumé la lumière de mon côté, pour qu'il puisse dire "oui ils sont plus clairs tes cheveux". De son côté, c'était son visage et puis ceux des autres, ceux de ses colocataires italiens, qui me faisaient des sourires en m'adressant des mots que je ne comprenais pas. Il m'a traduit qu'ils me trouvaient "bella", et j'ai remercié en l'écoutant me re-traduire. Partenaire s'est remit à l'italien et ça lui allait bien. En revanche ses cheveux plus longs, non. J'ai passé mon temps à mimer une paire de ciseaux, avec mon index et mon majeur. Mais il ne m'écoute jamais pour ça. "Coupe tes cheveux c'est trop long!" Il a dit que là bas, ils aimaient bien. Mais c'est parce que là bas, les gens dont le sang se mélange de Guadeloupe/Cuba/France/ect, ça ne doit pas courir les rues. "C'est pas une raison, va chez le coiffeur!".

Il a porté son ordinateur dans sa chambre, et on a continué à discuter. De son nouveau paysage, de ce qui lui manquait (le vin, le fromage, le pain) et ce qui lui plaisait (les Erasmus, les maltaises, la fac proche de son appartement). Sur ma langue, j'avais "tu me manques", que j'ai traduis en "c'est moins bien ici, sans toi". On a parlé des cours, de la nouvelle salsa qui est tellement plus rigoureuse. La salsa porto ricaine, tes yeux dans les miens, port de tête fier, dos droit. "Soyez élégant" lui ai je répété de notre professeur. C'est différent de notre salsa cubaine, familière, dont on n'a plus peur quand nos doigts s'accrochent. C'est plus difficile, mais pourquoi pas. On mettra en commun quand on se verra, en novembre. Il a confirmé notre projet, celui de se retrouver à Rome pour le congrès. Je dois m'occuper des réservations d'hôtel, même si c'est moi qui ne parle pas italien. Les jours d'après, on partira chez lui, plus près des vagues. On s'est mis d'accord sur les dates, et on a trinqué par webcam. Son verre de rhum-orange a fait semblant de taper contre le mien de rhum-menthe. Et même avec la distance, on a rit. Et on s'est resservi plusieurs fois, chacun face à l'écran, un monde entre nous. Chou m'a glissé le lendemain que c'était pas comme "boire tout seul chez soi", et je lui ai assuré que justement c'était tout l'inverse. C'était nous deux, loin et près en même temps. Quand ses colocataires sont revenus, après deux heures de discutions, je leur ai fais des signes de main. Ils m'ont rendus des sourires, et ça m'a donné envie d'être déjà en novembre.

Avec Laura son erasmus inverse, j'apprends à compter en italien. Et quand elle sera revenu chez elle, là bas, j'irai aussi la voir. Le monde se transforme un peu en marelle en ce moment, j'ai des gens partout sous les cases, et je peux lancer aussi loin que je le veux, j'y trouverai toujours un sourire. Je le sens, dans mes mains qui applaudissent et mes jours qui se cochent, le monde est à nous.

Publicité
Publicité
Commentaires
Z
heee c'est vrai que le fromage et le pain me manquent... surtout le fromage... hum.
M
Ton texte est si jolie, si positif malgré la difficulté de la distance. <br /> Tu es très courageuse. :)
Publicité
Catégories
Publicité