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Nan
26 juillet 2009

Si je dois dénouer un proverbe, je dirais que

Si je dois dénouer un proverbe, je dirais que celui qui ne me conviens pas, c'est que la nuit porte conseil. Ici, c'est tout l'inverse. Quand je travaille, je n'arrive pas à ne pas grignoter mes heures de lune, et je me couche bien trop tard, même s'il faut se lever bien trop tôt. Le matin, dans le miroir, c'est des yeux vagues qui me regardent, et ma main sous mon menton ohlala la tête que tu as ma pauvre. Alors je pioche dans les gel douche, et je prends celui à la framboise. Parfois, ça marche un peu, mais le mieux, c'est mon ipod rose, et ma musique pour l'été, dans les rues désertes de ma petite ville, avec juste les premiers rayons et moi. Et c'est déja bien assez.

Quand je ne m'amuse pas de mes nuits toute seule, j'ai le choix de ceux qui partagent ces moments. Soit mon Dandy. Soit, le plus souvent en ce moment, Partenaire. Avec lequel j'ai marché le long des quais, notre bouteille orangée dans le creux de mon sac. On a ri, on regardait autour. Au détour d'une scène, je lui ai montré des danseurs de valse, et je lui ai expliqué que moi un jour aussi, je saurai. Lui, il n'aimait pas. Je lui expliquais encore plus, les pas de mon grand père, et sa volonté à me l'apprendre, sans vraiment trop de succès. Alors vraiment, quatre ans après sa mort, ça serait dommage que je n'y arrive pas un jour, alors que je sais danser beaucoup d'autre chose. Je ne sais pas trop s'il a compris, mais il a bien fait semblant. On a continé à marché, on s'est perdu un peu, on a fait d'immenses détours où on y gagné beaucoup plus en rire, et on a finit par se faire porter par le tram tout bleu. Et comme d'habitude, on a fini dans notre bar, au sous sol, celui avec les pierres blanches. Là, personne ne dansait, alors j'ai posé mes affaires pendant que Partenaire s'affalait dans notre canapé. J'ai donné quelques mots au  patron par dessus un bar, j'ai attendu les premières notes, et je suis revenue le chercher, main tendue, paume vers le haut. Il m'a dit tu vas me tuer, pas celle là pour commencer. J'ai souris un peu plus. Parce que je sais. Il cède toujours. Du coup sur les dalles blanches et noires, il n'y avait que nous au début. Après on a eu des cours avec ce professeur qu'on aime beaucoup, mais dont on ignore le prénom. Notre nuit a duré très tard. Mais c'est parce qu'il y avait beaucoup trop de sourire. Ca fait pas dormir les sourires, c'est fait pour rester vivant. C'est bien mieux.

Je suis de ce pays
qui a mal tout dedans
Mais tu sais si l'on vit
C'est pour passer le temps

Je sais qu'il nous reste peu de temps. Alors quand on se voit, c'est un peu différent. Il y a plus de mains serrées, de regards. Des sourires des choses qu'on sait tous les deux quand on danse. Ses gestes que je vois venir, que je décode alors même qu'il lève une main, ou tourne mon poignet. Et lui qui s'amuse toujours autant à me punir, en me faisant tourner tourner tourner. Ces moments, c'est pour tous les matins, quand la petite fille que j'étais s'amuser à voir si sa robe tournait bien. Depuis, j'ai des cheveux plus clairs, beaucoup moins de taches de rousseurs, et peut être plus de confiance en moi. Mais j'ai toujours les yeux qui scintillent quand ma robe, elle tourne. Même si la plupart du temps, c'est embetant, quand je dois poser ma paume dessus, pour ne pas qu'elle gène mes doigts quand ils attrapent ceux de Partenaire. Mais au final, je sais que ça plait à la petite fille. Il fallait attendre très longtemps, qu'elle soit grande, mais ça valait le coup, parce que les robes qui tournent, ce n'est plus seulement le matin, cachée derrière la porte du placard vert pale. Ca valait le coup d'attendre, oui.

Je vis un bout de terre
Je suis un bout de vie
Planté là en plein coeur
Je passe mes jours ici

Et pour fêter cet été, celui dont il faudra se souvenir, on danse encore plus. On suit les envies sans réfléchir, on prends ce qui nous plait. Demain, on part en voiture, deux heures de routes pour revoir ce groupe dont on est véritablement fou tous les deux. Là bas il y aura déjà Laure doré, ma jolie Céline, et plein d'autres. On va crier, on va danser, on va chanter le plus fort possible. J'aurai ma robe noir, celle avec les liens dans le creux du dos, mes cheveux remontés, et le sourire toute la journée. On repartira dans la nuit, parce que c'est juste une folie, et c'est bien mieux comme ça. Je le sais, tu sais, que ça fera encore plus mal plus tard, que l'absence sera encore plus grande. Je le sais que ce n'est pas raisonnable. Et c'est bien mieux comme ça.

Si je suis fou du vent
si j'en suis amoureux
C'est qu'il souffle sur l'instant
Tu sais c'est douloureux
de vouloir être heureux

Patxi Garat

On peut toujours rêver

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